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Nouvelles | Prévention

Cancer : le dépistage sauve plus de vies

Gorodenkoff/Shutterstock.com
Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve

En huit ans, le taux de décès dus à des cancers du poumon a baissé de manière constante, indique le rapport « Statistiques canadiennes sur le cancer 2023 ». Une des données encourageantes que la Société canadienne du cancer vient de publier.

Près d’un Canadien sur deux (45 %) sera atteint d’un cancer au cours de sa vie. Environ une personne sur quatre sera emportée par cette maladie, et la probabilité d’en mourir est un peu plus élevée chez les hommes (24%) que chez les femmes (21%), indique le rapport publié cette semaine par la Société canadienne du cancer. C’est la première cause de mortalité au pays.

« Au Canada comme dans plusieurs pays en Occident, on s’attend à une augmentation constante des cancers dans les prochaines années, en majorité à cause de l’accroissement de la population et de son vieillissement », dit David Raynaud, gestionnaire principal, défense de l’intérêt public à la SCC.

Il existe plus d’une centaine de cancers différents, détaille le rapport. Quatre d’entre eux vont compter pour près de la moitié (46 %) de tous les nouveaux diagnostics en 2023 : le cancer du poumon et des bronches, ceux du sein et de la prostate ainsi que le cancer colorectal. 

Le taux de survie est en hausse

Une nouvelle encourageante : les gens survivent de plus en plus à ces maladies grâce aux progrès réalisés tant du côté du dépistage que de celui des traitements. Les efforts sont payants : « Environ 64 % des personnes devraient survivre au moins cinq ans après leur diagnostic de cancer », indique le rapport. Une hausse marquante si on compare cette donnée aux taux de survie des années 1990 (55 %) ou 1940 (25 %).

Les taux de survie varient en fonction du type de cancer, mais en règle générale, plus tôt on détecte la présence d’une tumeur et on la traite, plus les chances de survie après cinq ans augmentent.

Cancer du poumon : dépistage et progrès encourageants

Le rapport de la SCC souligne la baisse importante des taux de décès liés au cancer du poumon. Depuis 2015, la réduction moyenne est de 3,8 % par année. C’est la baisse de mortalité annuelle la plus importante, tous cancers confondus. Mais le cancer du poumon présente tout de même toujours de sérieux défis : le taux de survie n’est encore que d’un patient sur cinq après cinq ans (22 %).

Les mesures de lutte antitabac et les avancées en recherche expliquent en bonne partie les progrès en cours : en 1965, une personne sur deux fumait au pays, contre une sur dix aujourd’hui, illustre David Raynaud. La recherche a aussi permis des avancées spectaculaires dans le cas des cancers du poumon diagnostiqués assez tôt.

Dans cette optique, la SCC mène présentement un projet-pilote de dépistage auprès de populations plus à risque, dont des fumeurs ou des travailleurs œuvrant dans des certains secteurs d’activité. L’objectif est de pouvoir implanter un programme de dépistage au Québec : « Actuellement, la Colombie-Britannique est l’unique province à bénéficier d’un tel programme au Canada », dit David Raynaud.

Cancer du sein : la deuxième cause de décès chez les femmes

Le cancer du sein demeure le plus diagnostiqué chez les femmes, et la deuxième cause de mortalité des Canadiennes. Selon le rapport, une sur huit recevra un diagnostic positif en 2023 (29 400 personnes), et une sur 36 décèdera de la maladie (5 400), indique le SCC. Quatre fois sur cinq, il s’agira d’une femme de 50 ans ou plus.

Les progrès, cependant, sont importants, souligne le rapport de la SCC : le taux de mortalité par cancer du sein a baissé de moitié (48 %) depuis le pic enregistré en 1986. Et le taux de survie après cinq ans est élevé : neuf femmes sur dix (89 %) !

Cancer colorectal : un recul constant

Le cancer colorectal est le quatrième cancer le plus diagnostiqué et la deuxième cause de mortalité par cancer au pays. Un homme sur 16 et une femme sur 18 recevront ce diagnostic au cours de leur vie.

Le taux de survie à cinq ans au cancer colorectal est d’environ 67 % – il se situe dans la moyenne –, et les taux de mortalité y étant liés sont en baisse. Ces progrès sont encourageants : depuis 2014, l’incidence de ce cancer baisse de 4 % par année chez les hommes et de 3,1 % chez les femmes.

Dans l’ensemble des cancers, c’est d’ailleurs celui pour lequel cette diminution est la plus significative. Malgré tout, quelque 24 100 Canadiens seront confrontés à un diagnostic de cette affection et 9 300 en succomberont en 2023.

Cancer de la prostate : un homme sur cinq

Le cancer de la prostate représentera environ 21 % de tous les cas de cancers chez les hommes en 2023. Selon les estimations prévues, 25 900 d’entre eux recevront un diagnostic de cette maladie et 4 900 en mourront.

Selon la SCC, un homme sur huit aura un cancer de la prostate au cours de sa vie. Le taux de survie est de presque 100 % si ce cancer est pris en charge dans ses tout débuts. Il descend à 90 % après cinq ans pour l’ensemble des hommes atteints de ce cancer.

En croissance : mélanome et cancer du col de l’utérus

La hausse de l’incidence de certains cancers dans la population inquiète médecins et chercheurs. C’est le cas du mélanome, dont la croissance est constante depuis 1984 (+2,2 % par année).

C’est aussi le cas du cancer du col de l’utérus chez les femmes : c’est celui pour lequel l’incidence grimpe le plus rapidement au pays depuis 2015 (+3,7 % par année). Il s’agit de la plus forte hausse de ce cancer depuis 1984. Concrètement, 1 550 femmes y seront confrontées cette année.

Et les cancers chez les enfants ?

Les Statistiques canadiennes sur le cancer 2023 scrutent aussi les cancers qui affectent nos enfants cette année. Selon la SCC, un peu plus d’un millier des 0 à 14 ans seront atteints d’un cancer (voir page 31 du rapport). Fort heureusement, le taux de survie au cancer après cinq ans est de 84 % chez les enfants de ce groupe d’âge.

« Les cancers qui touchent les enfants sont la leucémie (35 %), le cancer du système nerveux central (17 %), le lymphome ainsi que certains types de cancers du cerveau, des neurones ou des tissus mous », dit David Raynaud.

Moins de 0,5 % de la population de ce groupe d’âge est affectée par ces maladies. Mais le nombre de cas est en hausse, et la recherche en matière de cancer pédiatrique reçoit moins de financement que celle qui étudie les cancers des adultes. « Ce serait intéressant de trouver quelles sont les raisons qui expliquent cette différence, car les facteurs de risque qui s’appliquent aux adultes ne s’appliquent pas nécessairement aux 0 à 14 ans », dit-il.

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