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Nouvelles | Prévention

De nouvelles maladies transmises par les tiques au Québec

tiques-nouvelles-maladies Willem Cronje/Shutterstock.com
Par Florence Dujoux

En plus de la maladie de Lyme, les tiques propagent d’autres infections aux noms inquiétants, comme l’anaplasmose granulocytaire humaine (AGH).

Jusqu’ici, c’est essentiellement la tique à pattes noires (Ixodes scapularis), responsable de la transmission de la maladie de Lyme, qui faisait parler d’elle. Pourtant, pas moins de 12 espèces de tiques sont répertoriées au Québec.

Avec le réchauffement climatique, ces bibittes pourraient nous apporter d’autres maladies.

Hausse des cas d’anaplasmose

En 2021, 29 cas d’anaplasmose ont été déclarés au Québec, dont 20 acquis dans la province. C’est le deuxième plus grand nombre de cas annuel relevé, après le pic de 47 cas atteint en 2021.

Nul besoin de partir en randonnée pour être exposé : selon une investigation épidémiologique réalisée en 2021, l’activité la plus souvent rapportée par les patients infectés était l’entretien paysager. Fait intéressant, seulement 28 % d’entre eux avaient remarqué une piqûre de tique dans les deux semaines précédant leurs symptômes.

Comme pour la maladie de Lyme, c’est la tique à pattes noires qui est à l’origine de l’anaplasmose. Les deux infections sont cependant assez différentes. L’AGH se manifeste par des symptômes d’allure grippale comme de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires et des maux de tête. Une poussée de fièvre en plein été devrait vous alerter ! Alors que la maladie de Lyme se manifeste le plus souvent par une rougeur sur la peau qui cause peu ou pas de douleur ni de démangeaison.

L’anaplasmose répond habituellement très bien au traitement antibiotique. Encore faut-il la diagnostiquer à temps ! C’est une maladie rare, à laquelle les médecins ne pensent pas forcément et qui peut être grave, surtout chez les personnes âgées ou immunodéprimées. En 2021, 44 % des patients atteints ont dû être hospitalisés.

D’autres infections sous surveillance

Ce ne sont pas les seules infections transmises par les tiques en Amérique du Nord. Les plus connues sont la babésiose, l’encéphalite de Powassan et la fièvre récurrente.

La babésiose est causée par un parasite qui infecte les globules rouges, comme celui de la malaria. Cette maladie à déclaration obligatoire n’a pas encore été répertoriée au Québec, mais son agent pathogène a bel et bien été détecté chez la tique à pattes noires en Estrie. Aux États-Unis, la maladie est mortelle dans 2 à 5 % des cas.

Le virus de Powassan peut provoquer une encéphalite (inflammation du cerveau), dont le taux de mortalité est de 10 %. Une fois la tique accrochée à la peau, la transmission de ce virus à l’humain ne prend que 15 à 30 minutes. Son agent pathogène a été identifié chez la tique de la marmotte (Ixodes cookei), au Québec. Cinq cas de cette maladie à déclaration obligatoire ont été signalés dans la province entre 2004 et 2014.

La fièvre récurrente, associée à des poussées de fièvre, des maux de tête et des douleurs articulaires, est causée par un agent pathogène identifié sur cinq tiques à pattes noires en 2020, dans les régions de l’Estrie, de la Gaspésie et de la Chaudière-Appalaches. La maladie n’étant pas à déclaration obligatoire, on ne connaît pas le nombre de cas au Québec.

De nouvelles tiques à surveiller

Autre sujet de préoccupation pour la santé publique : l’arrivée de la tique étoilée d’Amérique (Amblyomma americanum). Cette espèce transmet différentes bactéries entre autres responsables de l’ehrlichiose, une infection caractérisée par des symptômes grippaux, et de la tularémie, une maladie causant des problèmes cutanés, digestifs ou respiratoires.

La tique étoilée d’Amérique n’est pas encore officiellement établie au Québec, mais elle a été identifiée à quelques reprises dans le sud de la province par la plateforme d’observation eTick.

Les risques sanitaires liés aux tiques sont assurément à la hausse au Québec. Pour améliorer les connaissances épidémiologiques et la prise en charge des patients, l’Université de Sherbrooke développe un projet de Chaire de recherche sur la maladie de Lyme et les infections émergentes dans un contexte de changements climatiques.

Pour savoir comment vous protéger, consultez nos articles Maladie de Lyme : attention aux tiques cet été ! et Comment choisir un antimoustiques pour le corps ?

Commentaires
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  • Par Isabelle Paquin
    26 Mai 2023

    Borreliose = maladie de Lyme (bactérie transmise = Borrelia burgdorferi)

    journalist
    Par Catherine Crépeau de Verdict Santé
    06 Juillet 2023

    Bonjour,
    Merci pour votre commentaire.
    La maladie de Lyme est en effet causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Toutefois, il y a plusieurs « Borrelia ». L’une d’entre elles, la Borrelia miyamotoi est liée à la borréliose, également appelée fièvre jaune. Nous avons modifié l’article pour utiliser cette dernière appellation, dans le but d’éviter toute confusion. Bonne lecture.