Maladie de Lyme: attention aux tiques cet été!
Avis aux amateurs de plein air: le territoire des tiques transmettant la maladie de Lyme continue de s’étendre et le nombre de cas reste élevé
La vigilance s’impose cet été lors de vos randonnées, de vos séjours en camping ou même de vos activités de jardinage, alors que la maladie de Lyme, transmise par les piqures de tiques, est en nette progression au Québec.
En 2022, 586 cas de maladie de Lyme ont été déclarés aux autorités de santé publique québécoise, dont 527 probablement contractés dans la province. Même si c’est une régression de 17 % par rapport à 2021, qui détient le record d’infections, avec 709 cas, c’est le deuxième niveau jamais atteint depuis le début de la déclaration obligatoire de la maladie en 2003.
L’Estrie, avec 60 % des cas (320), et la Montérégie, avec 21 % (113), demeurent les régions les plus touchées. Ce qui ne veut pas dire que le risque est absent ailleurs!
Plus de risques
Les tiques à pattes noires (Ixodes scapularis), responsables de la transmission de la maladie de Lyme, sont désormais présentes presque partout au Québec, jusqu’au Saguenay et sur la Côte-Nord. Leur période d’activité s’est aussi prolongée: auparavant de mai à octobre, elle s’étend désormais de mars à novembre.
Heureusement, toutes les tiques à pattes noires ne sont pas porteuses de la bactérie qui cause la maladie de Lyme. Selon les derniers chiffres disponibles de l’INSPQ (2022), en moyenne, environ 23 % des tiques testées pour la présence de pathogènes étaient positives.
Reportez-vous à la carte interactive de l’INSPQ pour connaître votre niveau de risque d’acquisition de la maladie de Lyme. Il est significatif dans plusieurs secteurs du sud de la province, notamment en Estrie, en Montérégie, en Mauricie, en Outaouais, sur les iles de Montréal et de Laval, et jusque dans certaines zones des Laurentides et de Lanaudière.
Miser sur la prévention
Actuellement, il n’y a pas de vaccin disponible contre la maladie de Lyme pour les humains. La prévention est donc votre meilleure alliée, d’autant que les tiques peuvent se retrouver jusque dans votre cour!
Que vous vous aventuriez dans les boisés ou que vous tondiez les hautes herbes, il est recommandé de porter des vêtements longs et des souliers fermés, et de glisser le bas de vos pantalons dans vos chaussettes. En randonnée, empruntez des sentiers dégagés et utilisez un chasse-moustiques à base de DEET ou d’icaridine sur les parties exposées du corps, à l’exception du visage.
Au retour, prenez le temps d’examiner vos vêtements, votre corps et votre compagnon à quatre pattes, le cas échéant. Si une tique s’est agrippée à la peau, saisissez sa tête avec une pince à épiler et tirez doucement pour la retirer, puis lavez la plaie avec du savon. Le risque de contracter la maladie de Lyme est pratiquement nul si la tique est retirée dans les 24 heures.
Vous êtes invité à prendre la bestiole en photo et à télécharger celle-ci sur eTick, la plateforme publique d’identification d’images et de suivi des populations de tiques au Canada. Dans un délai d’un jour ouvrable, un expert vous indiquera de quelle espèce il s’agit, quels sont les risques de transmission de maladie et quelle est la marche à suivre.
Surveillez les symptômes!
Ils apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la piqure d’une tique infectée. Le plus fréquemment (78 % des cas), ils prennent la forme d’une rougeur indolore, grandissant progressivement autour de la piqûre pour atteindre 5 cm ou plus. De la fièvre, de la fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires peuvent aussi survenir.
Il est important de consulter un médecin: une personne non diagnostiquée et non traitée précocement pourrait souffrir de complications cardiaques, neurologiques et articulaires. La maladie est traitée avec un antibiotique.
Dans les régions où les tiques sont très présentes, une dose d’antibiotique peut être administrée en prévention aux personnes qui ont été piquées sans présenter de symptômes (PPE).
Malgré l’action des antibiotiques, les symptômes peuvent parfois durer des mois, voire des années. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé en 2022 l’ouverture d’une quinzaine de cliniques spécialisées pour assurer aux patients les soins dont ils ont besoin et pour permettre aux chercheurs d’en apprendre plus sur la forme persistante de la maladie de Lyme.
L’offre de services est actuellement disponible dans cinq établissements : à Montréal (CHU Sainte-Justine et Hôpital général juif), en Estrie (CIUSSS Estrie - CHU de Sherbrooke), dans le Bas-Saint-Laurent (CISSS du Bas-Saint-Laurent) et dans la région de Lanaudière (CISSS Lanaudière).
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