Comment choisir un bon shampoing
Nos conseils pour vous aider à trouver un shampoing dénué d’ingrédients irritants, d’allergènes et de substances potentiellement toxiques pour la santé et l’environnement.
Ingrédients à éviter
Gare aux substances sensibilisantes
Et l’environnement?
Que valent les allégations?
Sans parabènes, silicones, sulfates…
En pharmacie ou en salon?
Sauver la planète, un shampoing en barre à la fois?
Pour vous aider à choisir un shampoing sain pour votre corps et l’environnement, nous avons vérifié si les ingrédients de 87 produits pour cheveux normaux comportaient un danger scientifiquement documenté. Notre source principale : la base de données de nos collègues français du magazine de consommation Que Choisir, qui répertorie environ 15 000 ingrédients classés selon le risque qu’ils représentent pour la santé.
Nous nous sommes également basés sur les avis d’experts, les réglementations en vigueur au Canada et dans l’Union européenne, ainsi que les publications de grands groupes, dont l’Environmental Working Group (EWG). Cet organisme américain sans but lucratif analyse le procédé utilisé pour obtenir un ingrédient et les répercussions du relâchement de ce dernier dans la nature.
Nous avons aussi pris en compte la transparence dont font preuve les fabricants dans l’étiquetage de leurs produits.
Au total, 18 des 87 produits analysés sont à privilégier. Ces shampoings sont exempts des substances chimiques considérées comme les plus problématiques selon les connaissances scientifiques actuelles. Et pas besoin de payer cher : parmi nos « meilleurs choix », plusieurs affichent un petit prix.
Vous ne trouvez pas votre shampoing dans notre recension? Nous vous invitons à télécharger notre application mobile Le Décodeur, qui vous permet d’en numériser la liste d’ingrédients et de connaître son niveau de risque.
Ingrédients à éviter
Certains agents de conservation sont particulièrement à éviter dans les shampoings pour leur potentiel toxique. C'est le cas du formaldéhyde et des substances qui en libèrent, ainsi que du méthylisothiazolinone (MIT) et du méthylchloroisothiazolinone (MCIT), qui sont deux puissants allergènes.
L’ammonium lauryl sulfate (ALS) et le sodium lauryl sulfate (SLS), des agents nettoyants et moussants, sont aussi réputés irritants; ils peuvent rendre la peau sèche et provoquer des rougeurs et des démangeaisons.
Parmi les 87 shampoings évalués, 23 renferment l’une ou l’autre de ces substances.
Les molécules capables d’interférer avec le système hormonal – et susceptibles de provoquer puberté précoce, infertilité, obésité et cancers – attirent aussi l’attention de la communauté scientifique; on les appelle les perturbateurs endocriniens. Certains parabènes ainsi que le BHT sont au banc des accusés; ils ont été relevés dans trois produits. Aussi suspecté, l’acide salicylique (qui sert notamment de conservateur et d’agent antipelliculaire) a été aperçu dans 8 shampoings.
Gare aux substances sensibilisantes
Les parfums sont souvent responsables d’allergies, lesquelles peuvent par ailleurs se développer à force d’y être exposé. Le problème, c’est que ces substances sont omniprésentes dans les shampoings, et que le Règlement sur les cosmétiques les rend difficiles à identifier.
Ce règlement canadien autorise les fabricants soit à regrouper sous le vocable « parfum » (ou encore « fragrance » ou « aroma ») le mélange complexe utilisé pour parfumer un shampoing, soit à en énumérer toutes les substances.
Environ 70 % des shampoings évalués affichent la première option, ce qui nous empêche de repérer la présence ou non d’allergènes réputés. Parce que les fabricants qui indiquent les agents parfumants dans leurs listes d’ingrédients font preuve de transparence, ils n’ont pas été pénalisés à ce critère, sauf si ces listes contiennent un allergène.
Pour repérer les allergènes, nous nous sommes fiés à la réglementation européenne, qui est plus sévère qu’ici. L’industrie cosmétique a l’obligation de mentionner la présence de certains allergènes dès lors que leur concentration dépasse 0,01 % dans les shampoings.
À l’heure actuelle, il s’agit de 26 molécules qui sont les plus susceptibles de provoquer des réactions allergiques. Au total, 37 shampoings contenaient au moins un de ces allergènes. Les produits Nexxus Curl Define et Whole Blend Délicatesse d'avoine n'en comptent pas moins de sept!
Et l’environnement?
Comme les shampoings sont des produits qu’on rince après les avoir utilisés, leurs ingrédients s’évacuent avec les eaux usées pour finir leur course dans la nature. Certains sont considérés comme difficilement dégradables et écotoxiques, notamment pour les milieux aquatiques.
C’est le cas de certains siloxanes et silicones, présents dans 21 produits de notre échantillon, et du sodium laureth sulfate (SLES). Cet agent moussant est préféré par certains fabricants parce qu’il est moins irritant que d’autres sulfates. Par ailleurs, le procédé d’éthoxylation utilisé dans la fabrication du SLES, mais aussi dans celle du polyéthylène glycol (PEG) et ses dérivés est polluant; c’est pourquoi les shampoings qui en renferment ont été pénalisés.
Que valent les allégations?
« Nourrissant », « brillance et réparation », « hydratant pour des cheveux cinq fois plus lisses »… Si l’objectif principal des shampoings est de laver les cheveux, une grande proportion d’entre eux annoncent plutôt qu’ils les réparent. Qu’en est-il vraiment?
Les cheveux sont composés de kératine, une protéine qui les protège contre les agressions (pollution, rayons ultraviolets, produits chimiques, chaleur, etc.). « La kératine n’est pas un tissu vivant et ne peut donc pas être “nourri ” », explique Joe Schwarcz, directeur de l’Organisation pour la science et la société de l’Université McGill, qui décèle beaucoup de marketing dans ces mentions.
L’expert signale cependant que certains ingrédients qu’on trouve dans les shampoings – comme le panthénol et les protéines de riz et de soie – peuvent se lier à la kératine et augmenter le volume des cheveux. Selon lui, il existe aussi certaines preuves que des agents capillaires (le PVM/MA copolymer et le polyquaternium-28) sont efficaces pour réparer les pointes fourchues.
Enseignante en coiffure à l’École des métiers des Faubourgs-de-Montréal, Marie-Josée Perron estime cependant que les mentions concernant le type de cheveux ou de cuir chevelu indiquées sur un produit demeurent pertinentes. « Chaque produit joue un rôle », dit-elle. Ainsi, les shampoings pour cheveux secs ne devraient pas être trop agressants, et ceux pour cheveux gras, trop hydratants.
La meilleure façon de savoir si un shampoing convient à vos cheveux demeure de l’employer pendant plusieurs semaines, selon Yves Lanctôt, chimiste et consultant en cosmétiques, qui insiste sur le fait que la liste d’ingrédients n’informe pas sur la qualité ni la concentration de ces derniers.
Sans parabènes, silicones, sulfates…
La majorité des shampoings de notre évaluation affichent qu’ils sont exempts de plusieurs ingrédients. Certains parabènes, silicones et sulfates – mais pas tous – sont à éviter pour leur potentiel toxique. Des sulfates trop puissants (ALS et SLS), qui agissent comme des détergents, peuvent en outre abîmer les cheveux et irriter le cuir chevelu.
Les silicones, qui sont ajoutés aux produits pour assurer brillance et douceur à la chevelure, se dissolvent parfois mal dans l’eau et créent une barrière nuisible à l’absorption d’autres ingrédients, selon Marie-Josée Perron.
Attention, toutefois : les mentions « sans parabènes », « sans silicones » et « sans sulfates » ne sont pas toujours gages d’un produit entièrement sécuritaire, comme le révèle notre évaluation. Si plusieurs de nos « meilleurs choix » affichent ces mentions, c’est aussi le cas de produits qui se sont moins bien classés. Par exemple, Noughty Wave Hello, Shampoing définition boucles se dit exempt de toutes ces substances, en plus de phtalates, des perturbateurs endocriniens notoires. Il contient malgré tout trois allergènes et du sodium lauroyl methyl isethionate, un composé polluant.
En pharmacie ou en salon?
Les shampoings vendus dans les salons de coiffure coûtent habituellement plus cher que ceux qui sont offerts en pharmacie. Sont-ils meilleurs pour autant? De l’avis de Marie-Josée Perron, ce sont des produits performants puisqu’ils renferment des ingrédients actifs en bonne quantité, et cela se reflète sur leur prix. « Toutefois, les produits professionnels sont plus concentrés que ceux que vendent les pharmacies; de cette manière, on en prend moins », nuance l’enseignante en coiffure. À noter que nous n’avons pas évalué les produits vendus dans les salons de coiffure.
Sauver la planète, un shampoing en barre à la fois?
« Dans un contexte québécois, 36 % de l’empreinte carbone d’un shampoing découle de son usage [principalement la consommation d’eau chaude], contre 5 % pour son emballage », explique Laure Patouillard, associée de recherche à Polytechnique Montréal et coordinatrice scientifique du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG).
Bref, opter pour un shampoing solide plutôt que dans une bouteille de plastique n’est pas un geste qui ne sert à rien, mais il ne serait pas le plus efficace.
Selon l’experte, voici comment réduire réellement votre impact environnemental tout en prenant soin de vos cheveux :
- Prenez des douches courtes.
- Réduisez la température de l’eau.
- Optez pour un pommeau de douche à débit réduit.
- Évitez d’appliquer des produits coiffants ou un revitalisant si ce n’est pas nécessaire; vos cheveux deviendront sales moins rapidement.
- Choisissez un shampoing avec des ingrédients à impact réduit sur l’environnement. Pour ce faire, référez-vous à nos « meilleurs choix ».
Pour trouver le meilleur shampoing, consultez notre liste de shampoings recommandés ou utilisez notre comparateur de produits.
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