Votre enfant dort mal, est-ce grave?
CHRONIQUE - Le sommeil représente de 40 à 50 % de la vie d’un enfant; c’est un pilier de sa santé tant physique que mentale, au même titre que l’alimentation et l’activité physique.
Il y a, bien sûr, des attentes quant au nombre d’heures que devrait dormir un enfant, disons entre 10 et 12 heures pour un enfant de 5 à 10 ans. Par contre, il peut y avoir de grandes variations d’une nuit à l’autre et d’un enfant à l’autre. Comme chez l’adulte, il y a des courts et des longs dormeurs, ainsi que des types du soir et des types du matin. L’important est d’observer son enfant.
Quand doit-on considérer que son enfant a un trouble du sommeil?
Environ 30 % des enfants vivent des problèmes de sommeil. Les plus fréquents concernent une résistance à aller au lit ou à y demeurer, une difficulté à s’endormir par soi-même, une propension à se réveiller souvent ou longtemps. Le réveil matinal précoce est moins fréquent.
Source des problèmes de sommeil
Routine | Activités trop stimulantes 60 minutes avant le coucher (jeux compétitifs, lecture ou visionnement excitants), routine nouvelle ou irrégulière |
Environnement | Bruit dans la chambre, la maisonnée ou dehors |
Horaire incompatible | Heure du coucher ou du lever trop tôt ou trop tard |
Stress | Nouveau professeur, nouvelle résidence, examens (passés ou à venir), etc. |
Causes psychologiques | Problèmes personnels ou familiaux, préoccupation pour autrui |
Causes médicales | Problèmes de santé, troubles digestifs, douleur/inconfort, allergie/intolérance, etc. |
Les solutions maison
1. Étudiez le sommeil de votre enfant. Des outils simples sont disponibles pour vous aider, par exemple le journal de sommeil proposé à l’onglet outils-et-ressources du site dormezladessuscanada.ca.
2. Maintenez un horaire de sommeil régulier. Il est plus facile de contrôler l’heure du lever que celle du coucher, car des situations imprévisibles peuvent survenir le soir.
3. Pendant la routine du soir, limitez les interactions verbales, très stimulantes pour un cerveau d’enfant, et chuchotez. Les mots doux et les câlins sont permis!
4. Consacrez les 30 ou 60 minutes précédant le bain à des activités calmes. Ne faites pas l’avion et ne promettez pas d’aller à son resto préféré le lendemain!
5. Le bain peut être pris en lumière tamisée, ce qui encourage la mélatonine naturelle, puis, hop, en pyjama et directement au lit!
La mélatonine
La mélatonine n’est pas un somnifère, mais une hormone naturelle dont le rôle est d’indiquer au cerveau qu’il fait noir. Ce n’est donc pas normalement la première solution à envisager pour un enfant qui dort mal. Il faut consulter un médecin ou un pharmacien avant de lui en donner.
Quand et qui consulter
On pense à consulter lorsque le problème persiste depuis plus de trois mois. Malheureusement, très peu de ressources publiques sont disponibles pour les parents. La clinique du sommeil du CHU Sainte-Justine n’accepte que les cas de suspicion pour quatre pathologies du sommeil et celle de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies est réservée aux enfants avec un diagnostic médical ou psychiatrique.
Au privé, on peut consulter un·e professionnel·le de la santé membre d’un ordre professionnel (psychologue, infirmier·ère…): c’est un gage de compétence.
Le CHU Sainte-Justine a publié un excellent livre sur les troubles du sommeil des enfants: Enfin je dors… et mes parents aussi.
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